Nous allons faire notre premier safari dans le parc national du Lac Manyara, mais avant cela nous faisons un arrêt à Mto Wa Mbu.
Trajet et Swahili
Le village est à une centaine de kilomètres de Arusha et est un passage obligé sur la route des safaris. Pas encore de piste, nous sommes sur la route et le trajet se fait donc facilement.
Nous découvrons les centaines, plutôt les milliers, de moto-taxi sur lesquelles montent une, deux, trois, quatre, cinq (j’arrête là) personnes. Les motos sont la plupart du temps très décorées. Un peu plus haut de gamme, les minibus dans lesquels s’entassent beaucoup de monde. Eux aussi sont très décorés avec des références en vrac à la religion ou aux clubs de foot.
Athman nous apprend nos premiers mots de Swahili. Mais nous nous apercevons que nous en connaissons déjà un peu !
En effet, le fameux « Hakuna Matata » n’est pas juste une invention du Roi Lion mais veut effectivement dire « Pas de problème ». C’est quelque chose que l’on entendra souvent.
Une autre expression qui va avec, « Polé Polé« . Celle-là aussi on l’entendra souvent puisqu’elle veut dire « doucement », « tranquillement », « tout doux ». Nous sommes en vacances, on ira donc « pole pole » 😉
Nous continuons à apprendre le minimum vital : « Jambo » pour « Bonjour », « Karibu » pour « Bienvenue », « Asante » pour « Merci » (que l’on complète avec « Sana » pour « Merci beaucoup »)
Bon, on n’ira pas loin avec ce seul vocabulaire mais l’on pourra quand même saluer et remercier les gens que l’on rencontrera dans leur langue, c’est déjà ça.
Mto Wa Mbu
Nous arrivons à Mto Wa Mbu.
Athman nous apprend que le nom veut dire « rivière des moustiques« , ça promet… Dans les faits, pas de moustiques pour nous mais le nom vient de la rivière qui traverse le village.
Nous avons réservé une activité : la balade en VTT.
Nous faisons connaissance avec notre guide anglophone, avec nos montures, puis nous commençons à pédaler.
L’irrigation par la rivière permet la culture du riz. Nous traversons de nombreuses rizières ou tout le travail se fait à la main.
Puis nous attaquons le plus gros morceau, la visite des plantations de bananes. C’est manifestement l’activité principale, il y en a partout ! Nous croisons d’ailleurs des amis de notre guide qui ramassent les régimes de bananes. Ce n’est pas une mince affaire, ils pèsent leur poids.
Manifestement, notre guide se fait chambrer par ses amis… et nous aussi certainement… mais bon, tout le monde est souriant. Nous continuons notre chemin.
Nous entrons un peu plus profondément dans la plantation, à pied, pour aller voir les bananes de plus près. Notre guide nous montre les différentes sortes et ce que l’on fait avec (comme de la bière). Il nous montre aussi la spectaculaire capacité des bananiers à contenir de l’eau. Etonnant, et on apprend des trucs !
De retour en ville, nous déposons nos vélos dans une ruelle puis nous nous rendons au marché.
Nous déambulons au milieu des étals de fruits et légumes. Il y a aussi des quartiers de viande exposés en plein soleil, bon…
J’adore les bananes vertes et quand je m’étonne de ne pas en voir, le guide ouvre de grands yeux : on ne mange pas de bananes pas mures !
Nous sommes totalement dépaysés et clairement pas dans notre zone de confort habituelle. Mais il règne dans tout le village une atmosphère bienveillante. Les gens nous saluent, et l’on répond. Certains engagent même la conversation au travers de notre guide. Il n’y a aucune incitation à acheter quoi que ce soit, on se sent bien, Hakuna Matata 😉
La balade continue avec la visite d’un atelier d’artistes. Un professeur enseigne à ses élèves de tous ages la peinture traditionnelle. Leurs oeuvres sont exposées et nous apprécions particulièrement les peintures de Massaï. Bon, par contre, à transporter dans nos sacs North Face, ça ne serait pas simple… On ne fera donc pas d’emplettes.
Nous arrivons presque à la fin de la balade.
La dernière étape sera un déjeuner avec notre guide, et Athman qui nous a rejoint, au milieu des arbres.
Un buffet a été dressé et un autre groupe de touristes est déjà à table. A la différence de l’Afrique Australe, pas d’impala ou de springbok en Tanzanie, la viande est bien plus classique.
Une fois le repas terminé, nous nous demandons si nous laissons ici nos VTT et montons dans le 4×4. Eh bien non, c’est à la force des mollets que nous retournons à l’agence ou nous avons pris les vélos.
Sur le chemin, je prends de la monnaie pour notre guide. Il me faut un petit moment pour comprendre comment fonctionne le distributeur mais je récupère finalement mes Schillings.
Arrivés à l’agence, nous remercions notre guide, lui laissons un pourboire, puis reprenons la route direction le parc du Lac Manyara tout proche. Nous zigzaguons au milieu des babouins qui traversent tranquillement la route puis nous voici dans le parc.
Parc du Lac Manyara
Comme pour chaque parc, Athman descend pour régler les droits d’entrée puis nous entrons véritablement dans le parc.
Ce parc est connu pour ses lions qui grimpent dans les arbres. Il faut dire qu’il est en effet très verdoyant. La piste se fraye un chemin au milieu des arbres. Facile pour les animaux de se cacher vu la densité de végétation.
Babouins
Mais nous n’avons pas à attendre longtemps pour voir notre première colonie de babouins se promener tranquillement sur la roue. Pole-Pole. Notre présence ne les gène pas du tout.
Nous continuons de progresser dans le parc.
Certains arbres sont véritablement immenses. Nous apercevons des phacochères, des impalas, des mangoustes et des calaos.
Le sable soulevé par les 4×4, en suspension dans l’air, met en valeur les rayons du soleil qui traversent les feuillages. C’est du plus bel effet.
Buffle
Athman nous explique que le lac s’aggrandit d’année en année. Cela nous étonne positivement car on a plutôt l’habitude d’entendre l’inverse. Du coup, certaines pistes qui font le tour du lac sont impraticables car régulièrement inondées.
un gardien s’est posté en plein milieu pour nous interdire le passage : un buffle !
Nous tentons quand même la descente vers le lac.
Il s’avère que la piste n’ira en effet pas plus loin. De plus, un gardien s’est posté en plein milieu pour nous interdire le passage : un buffle !
Nous l’avons repéré de loin mais nous continuons de nous approcher. Il ne bouge pas d’un pouce.
Bon, comme la piste ne va pas plus loin, inutile d’aller l’ennuyer. Nous faisons demi-tour et remontons dans la partie arborée du parc.
Eléphants
Nous commençons à faire l’expérience des dons de Athman : un oeil sur la piste, un oeil sur la gauche de la piste, un oeil sur la droite de la piste, un oeil en haut, un oeil en bas, etc. Il voit tout !
Repérer les animaux avant lui sera le grand jeu pendant tout le séjour mais nous gagnerons rarement.
Nous avons donc repéré deux éléphants qui se taquinent sur la droite de la piste. Ils sont derrière des feuillages, pas facile à apercevoir.
Puis c’est tout une troupe qui sort en devant nous !
Nous continuons quelque mètres et là c’est Thomas qui en repère sur la gauche. Ils sont eux aussi derrière des feuillages mais ils se déplacent.
Soudain, l’un d’entre eux émerge des arbres juste devant notre voiture. Puis c’est tout une troupe qui sort en devant nous !
Le groupe avance tranquillement. Nous, nous ne bougeons pas et ne faisons aucun bruit… en dehors de celui des appareils photos.
Nous restons un moment dans le calme absolu, en attendant qu’ils dégagent la piste.
Nous en avons pris plein les yeux !
Ils sont partis sur la gauche, nous prenons à droite.
Mais il était dit que ce serait la journée des éléphants, car nous tombons très rapidement sur un autre groupe. L’un d’eux déguste quelques feuilles juste à côté de nous. Dans ce groupe, il y a des petits !
Nous les admirons un moment puis le groupe s’en va tranquillement et disparait derrière les haut arbustes.
Nous en avons pris plein les yeux !
Singes et lionceaux
Le temps passe et nous devons maintenant nous diriger vers le camp. Celui-ci est à l’intérieur du parc, ainsi nous pouvons profiter du parc sans nous soucier de sa fermeture et, encore plus intéressant, nous serons à l’intérieur demain avant tout le monde !
Sur le chemin, nous passons devant quelques zèbres qui se promènent sur les rives du lac puis nous arrivons à l’embranchement pour aller vers le camp.
Athman nous propose de continuer un peu puisqu’il fait encore bien jour. Nous acceptons et bien nous en a pris !
En effet, un peu plus loin, sur des rochers, nous tombons sur une famille de singes verts… qui sont en fait plutôt blancs. Ils sont très amusants à regarder mais quand on zoome sur nos appareils, on s’aperçoit que certains semblent avoir une sérieuse maladie de peau, les pauvres.
Un peu plus loin, Athman repère, toujours sur des rochers, deux formes allongées. Il s’agit de deux lionceaux !
Visiblement très fatigués, ils sont étendus sur le flanc. Ce n’est pas très photogénique, ils n’ont pas le sens du spectacle.
Du coup, nous faisons un peu de bruit pour qu’ils remarquent notre présence. Ca marche, ils relèvent la tête. L’un va même jusqu’à se lever pour voir ce qu’il se passe.
Puis les deux se recouchent, nous ne les dérangerons pas plus.
Nous repartons vers le camp.
Il s’agit d’un camp de tentes qui domine le lac. La vue est magnifique.
Dans ce camp, nous avons pu prendre deux tentes et en fait il y a seulement un autre groupe avec nous.
C’est un constat que nous ferons tout le long du séjour : le tourisme n’a pas encore repris après le pic de la pandémie. Les lodges sont vides et il y a peu de monde dans les parcs. Tant mieux pour nous mais c’est une période compliquée pour les guides. Athman nous explique qu’il était salarié mais sa société a du casser les contrats et les prendre maintenant comme indépendants en attendant que les affaires reprennent. Du coup, pas de safari, pas de salaire… Tout le monde ne bénéficie pas du « quoi qu’il en coute »…
nous sommes dans le parc, donc pas question de se promener seul
Le manager du camp nous distribue des talkie-walkie. Il faudra nous en servir pour leur demander d’allumer l’eau chaude quand nous voudrons prendre notre douche. Et, surtout, quand il sera l’heure de diner pour qu’ils viennent nous chercher avec leur lampe torche. Nous en avons mais nous sommes dans le parc, donc pas question de se promener seul !
Nous prenons le diner servis à table et Athman est avec nous. Comme les lodges sont vides, les guides mangent avec leur groupe. Nous, on trouve ça normal, mais c’est manifestement une exception.
Demain, lever 6h, pour profiter 1. du lever de soleil face à nous sur le camp et 2. d’être seuls dans le parc avant son ouverture.
Ca pique un peu à 6h, mais quand on a cette vue depuis son lit, ça va beaucoup mieux.
Lionnes et lionceaux
Après avoir pris notre petit déjeuner, nous montons dans le 4×4. Le programme est un petit tour dans le parc avant de revenir sur nos pas pour en sortir et prendre la direction du Serengeti.
Bingo ! Les lionnes et leurs lionceaux sont bien là !
Athman discute avec le guide de l’autre groupe. Il lui conseille de venir avec nous mais l’autre décide de repartir vers le cœur du parc. Nous ne savons pas ce qu’il aura vu mais, nous, nous ne regrettons pas le choix de Athman.
En effet, il pense que les lionceaux d’hier n’étaient pas seuls. Il y a donc de grande chance que vers ces rochers se trouve un groupe de lions. Ca ne coute rien d’aller vérifier.
Bingo ! Les lionnes et leurs lionceaux sont bien là !
Tout un groupe se trouve en contrebas de la piste.
Les lionnes donnent l’impression de nous ignorer totalement mais ce n’est pas le cas de toutes. Certaines ont les yeux rivés sur nous. Comme nous l’avions déjà connu au Botswana, se faire fixer par le regard jaune d’un lion, c’est impressionnant.
Girafes, babouins et singes
Rassasiés, nous reprenons le chemin de l’entrée du parc.
En route, nous tombons sur quelques girafes. L’une d’elle est très curieuse et nous regarde d’un drôle d’air.
Nous continuions notre route et sans surprise nous croisons de nombreux groupes de babouins et de singes qui semblent utiliser les pistes pour se déplacer.
Un peu plus loin, en contrebas de la piste, ce seront cette fois des éléphants que nous rencontrerons. Ils prennent leur petit déjeuner au milieu des arbres et arbustes.
Mais la pente est importante, nous nous étonnons de les voir dans une telle situation. Ils choisissent là où ils vont poser le pied avec attention. Par contre, ils laissent la trace de leur passage dans la végétation !
Nous voici maintenant sortis du parc. Athman nous confie que l’on a eu beaucoup de chance de voir autant d’animaux. Le parc étant très arboré, il est très facile pour eux de se cacher. Notamment, voir les lions (qui n’étaient pas dans les arbres) n’était pas gagné d’après lui.
Comme il nous le dira souvent, pour faire un bon safari, il faut un bon guide et… beaucoup de chance. Lui, nous dit qu’il a de la chance, tant mieux ! Mais il nous rappelle quand même que rien n’est garanti.
En tout cas, après notre réussite au Lac Manyara, nous prenons maintenant la route pour le Serengeti.