C’est la randonnée phare de l’île : monter (presque) au sommet de cette montagne plantée au milieu du lagon. Bon, j’abuse un peu, elle n’est pas au milieu de l’eau, mais elle est située à l’extrème sud-ouest de l’ïle et offre donc une vue sur les côtes environnantes.
Le Morne Brabant a une altitude de 550 mètres. La randonnée ne mène pas jusqu’au sommet mais jusqu’à une croix située à environ 100 mètres du sommet, qui n’est pas accessible.
Accès et préparation
L’accès au point de départ de la randonnée est au sud de la montagne, au bord de l’eau. Sur Google Maps, c’est ici. Mais avant d’arriver là il faudra passer en voiture par un chemin bien cabossé. C’est là qu’on est content d’avoir loué une voiture type SUV mais les citadines passent aussi. L’accès est bien visible depuis la route, c’est facile à trouver.
Prendre de l’eau ! Beaucoup d’eau !
Mais avant d’arriver là, il faut suivre ces conseils… dont l’un que nous n’avons pas suivi…
- Ne pas y aller si le temps est couvert ou, encore pire, pluvieux. Il serait dommage de faire l’ascension pour se retrouver dans les nuages accrochés à la montagne et très dangereux de faire la seconde partie sur de la roche mouillée.
- Avoir des chaussures un peu « sérieuses ». Pour la première partie, ce n’est pas nécessaire mais pour la seconde, oui. Nous n’avions pas de chaussures de marche, juste des chaussures de sport, ça suffit. Mais nous avons vu quelques personnes bien galérer avec de simples chaussures à semelle lisse.
- Prendre de l’eau ! Beaucoup d’eau ! Surtout si, comme nous, vous n’avez pas suivi le deuxième conseil. La randonnée n’est pas très ombragée, surtout la deuxième partie, donc ne pas hésiter à se charger de bouteilles, de toute façon elles se videront rapidement.
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Partit tôt. C’est le conseil que nous n’avons pas suivi. Pour éviter les grosses chaleurs, mieux vaut faire la randonnée tôt le matin. Nous, nous l’avons démarrée à 11h30 et avons vraiment souffert de la chaleur (d’où le premier conseil).
Deuxième raison : le chemin ferme à 16h, donc l’accès sera fermé bien plus tôt. Nous avons vu des gens avoir à faire demi-tour en arrivant.
Première partie, facile
Nous voici donc au départ de la randonnée, chaussés et des litres d’eau dans les sacs à dos. Un panneau annonce 3,5 km mais il n’est pas clair si c’est juste la première partie ou l’ensemble. Je dirais peut-être l’ensemble. Il faudra multiplier par deux car la randonnée ne fait pas de boucle, c’est un aller-retour.
Nous remplissons le carnet que le garde nous tend : coordonnées, heure de départ, nombre de personnes. Nous remplirons l’heure de retour… au retour. Et c’est parti !
Le sentier est relativement facile. Il est large et l’on ne risque pas de se tordre la cheville. Par contre, à quelques endroits, il grimpe sec ! Combiné au soleil et à la chaleur, les bouteilles d’eau se vident rapidement et très vite les hommes ont tombé le T-shirt : grave erreur, j’aurai les marques de bronzage des lanières du sac a dos toute la semaine.
Le long de la montée, il est possible de faire de belles photos au points de vue qui donnent vers le sud.
En marchant tranquillement et en faisant des pauses photo et boissons, on arrive une heure plus tard à la fin de la première partie.
On se trouve au nord-est de la montagne et, en plus de la vue sur le lagon sud nous avons maintenant la vue sur la côte ouest du Morne. Pour les personnes qui ne feront pas la seconde partie, ces vues sont déjà très belles.
Il est possible de grimper sur un petit rocher pour avoir une vue dégagée sur la côte ouest.
Des bancs sont installés ainsi que des poubelles pour les bouteilles plastiques, bien vu.
Face à la montagne, deux chemins partent. Celui de gauche mène à la seconde partie de l’ascension, celui de droite… on ne sait pas trop. Nous l’avons emprunté pour voir mais avons fini par rebrousser chemin.
En levant les yeux, nous voyons les gens qui font l’ascension de la seconde partie. Ca ne semble pas simple… Les parois sont très verticales et le chemin très étroit. Nous hésitons longuement et finalement décidons de nous lancer. Enfin, pas tous, Nathalie (avec raison) redescend tranquillement.
Nous voici donc partis pour la dernière étape.
Deuxième partie, de l’escalade
Tout d’abord, en décembre 2022, la fameuse grille dont on parle sur les forums est à terre. Donc, pas besoin de clé, de guide, etc., c’est ouvert.
Nous arrivons à des zones où il est nécessaire de s’aider de ses mains
Le chemin qui mène à la grille est déjà bien pentu mais ce n’est rien par rapport à ce qui nous attend ensuite.
Maintenant, c’est de l’escalade !
Nous arrivons à des zones où il est nécessaire de s’aider de ses mains. Heureusement, la roche basaltique n’est pas glissante et offre de nombreuses prises. En y allant tranquillement, ça passe. Pas de photos ici, j’étais occupé à trouver des prises et n’y ai pas pensé…
Ce qui est plus compliqué à gérer, c’est le croisement avec les personnes qui redescendent. Certains endroits sont très étroits et il faut poliment laisser passer.
Il y a environ deux passages « verticaux » de ce genre avant d’arriver au sommet. Enfin, au sommet que l’on voit. Car une fois arrivés en haut, nous constatons que le chemin continue. Il redescend un peu et contourne la montagne par l’est. Une fois ceci fait, ce sont à nouveau des parois à escalader pour continuer l’ascension.
J’en profite pour faire une pause. Sans être au niveau de Big Daddy, c’est quand même physique. Les jeunes, eux, vont très bien.
Le chemin s’incline vers l’est et mieux vaut ne pas regarder en bas à partir de maintenant car certaines parties sont vraiment à flanc de montagne sans aucune protection. Je précise quand même : ce n’est pas de l’escalade de parois verticales non plus, mais ça grimpe et il faut s’aider des mains.
Nous arrivons à un palier proche du sommet. Ici, de beaux points de vue vers l’ouest et le nord sont accessibles.
Le chemin reprend vers le nord pour une nouvelle portion « verticale ». Une fois gravie, c’est la récompense, nous sommes devant la croix !
Heureusement nous ne sommes pas nombreux (seulement nous 3 et 2 jeunes femmes) car il n’y a pas beaucoup d’espace et c’est tout de suite le vide quand on s’approche des bords.
Nous sommes récompensés par la magnifique vue, pas à 360° car le sommet nous cache la partie ouest, mais pas mal quand même. En contrebas, nous voyons des kite surfeurs qui donnent l’impression de voler tellement l’eau est claire.
Nous profitons de la vue, prenons quelques photos, et entamons la descente. Il nous a fallu environ 45 minutes pour faire cette seconde partie, avec quelques pauses.
La descente
Pour la descente, lors des parties « verticales », on peut adopter grosso-modo 3 techniques :
- Face à la montagne, donc comme à l’aller, en regardant où l’on met ses pieds. C’est assez fastidieux.
- Face à la pente, mais en étant la plupart du temps sur les fesses. Ca marche assez bien.
- De profil, en faisant finalement une combinaison des 2 techniques ci-dessus. L’avantage est que l’on peut ainsi facilement s’aggriper aux branches, aux racines et aux prises naturelles qui bordent le chemin.
Personnellement, j’ai employé un cocktail des 2 dernières techniques et ça s’est très bien passé.
Finalement, la partie la plus physique de la descente est la fin jusqu’à la grille. Car ce n’est plus vertical donc on marche normalement mais c’est assez pentu quand même et ça fait donc bien travailler les cuisses d’autant plus que le sol est traitre avec de nombreux cailloux. Ne pas y aller trop vite donc en considérant que l’on a fait le plus dur.
Une fois aux bancs, le retour est enfantin. Vers la fin, il y a juste un embranchement que l’on n’avait pas vu dans le sens de la montée. Il faut bien prendre à gauche (en tout cas ça a marché pour nous).
Nous arrivons au poste de garde. La porte est fermée car même s’il n’est pas 16h, la montée est maintenant interdite. Nous consignons l’heure de retour sur le carnet et retournons à la voiture.
Bilan
Au final, une bien belle randonnée !
Nous avons longtemps hésité à faire la seconde partie mais nous n’avons pas regretté. Il faut cependant être en bonne forme physique car elle n’est pas évidente. Pas besoin d’avoir de notions d’escalade non plus, le commun des mortels peut la faire s’il s’en sent capable. Sinon, rien que la première partie permet déjà d’avoir de belles vues sur le lagon.
Nous avons fait cette randonnée peut-être au moment le plus chaud de la journée. Ce n’est pas la meilleure idée mais, avec beaucoup d’eau, c’est faisable.
Au niveau monde, nous n’avons pas été gêné. Peut-être que, justement, la majorité des randonneurs vient plus tôt ?
S’il fait beau et qu’on est en forme, c’est véritablement une randonnée à ne pas manquer !