Delta de l’Okavango

Delta de l’Okavango

Avion taxi

Aujourd’hui nous allons enfin rentabiliser l’achat de nos sacs « Duffel » qui nous ont conduit à voyager léger pendant tout ce voyage et faire usage de la blanchisserie dès qu’on a pu.

En effet, nous allons prendre un avion taxi pour rejoindre le camp Rra Dinare dans le delta de l’Okavango. Nous avions donc une taille et un poids maximal de bagages souples à respecter.

Accessoirement, il ne fallait pas que l’on prenne nous-mêmes trop de poids avant le voyage.

Arrivés à l’aéroport de Kasane, nous embarquons dans un Cessna Grand Caravan EX. Il est immense, 12 places ! 😉

Qui dit avion taxi, dit plusieurs arrêts. Nous faisons effectivement un premier arrêt pour déposer quelques personnes, puis un second, puis c’est nous pour le terminus. Le pilote fait une reconnaissance de la piste avant de se poser.

Le camp Rra Dinare

Notre guide, Moss, nous attend et nous emmène au camp.

Le camp est donc pensé pour ne pas gêner les animaux dans leurs déplacements.

Le lodge est sur pilotis. C’est-à-dire que tout est surélevé : les 8 tentes (des tentes +++ avec tout le confort, et une douche extérieure), mais aussi les espaces communs, etc. Le tout est relié par des passerelles.

Pourquoi ?

Eh bien, l’on constate en arrivant qu’un éléphant se promène dans le camp et que des buffles sont dans le coin également.

Le camp est donc pensé pour ne pas gêner les animaux dans leurs déplacements. Les plus petits passent sous les passerelles et pour les plus gros, à plusieurs endroits, les passerelles rejoignent le sol pour qu’ils puissent passer.

Moss nous explique donc qu’avant de descendre il faut que l’on utilise nos yeux et nos oreilles pour vérifier qu’aucun animal n’est à proximité.
S’il y a un éléphant, un buffle ou un rhinocéros, on le laisse passer.
Si c’est un lion ou un léopard, on ne descend surtout pas et on ne se montre pas car il pourrait nous suivre sur la passerelle. C’est rassurant…

Une fois nos affaires déposées, nous partons pour notre premier safari. Il faut bien fermer la porte coulissante de la tente, ainsi que la fermeture de la toile. En effet, les babouins ont appris à ouvrir la fermeture éclair, mais pas encore la porte coulissante.

Nous ne sommes plus dans un parc national, nous sommes dans une concession, ce qui veut dire que nous pouvons aller n’importe où, sans avoir à suivre les pistes.

Moss ne va pas s’en priver.
Il est accompagné d’un traqueur qui se charge de repérer les animaux. Notre grand jeu sera d’essayer de les repérer avant lui, mission impossible. Nous partons et le feu d’artifice commence !

Lions et léopard

Nous tombons d’abord sur deux jeunes lions qui se reposent à l’ombre. Ils ont manifestement bien mangé et la seule raison pour laquelle l’un s’assoit, c’est pour bailler.

lion fatigué
Un lion fatigué

Moss nous demande si l’on a vu un léopard pendant notre séjour. Nous répondons que non et il nous emmène alors dans une zone où ils en ont repéré un le matin. On espère qu’il est toujours dans le coin.

C’est le cas, mais il n’a pas envie de se montrer.

Il faudra déployer des trésors de pilotage pour s’en approcher. Nous n’irons pas plus loin pour ne pas le déranger plus et la végétation est de toute façon trop dense. Mais c’est suffisant pour contempler ce magnifique animal.

léopard
Un léopard qui aime sa tranquillité

La fin de journée approche, la nuit tombe, mais nous continuons à explorer à la lumière des phares et d’un projecteur. Cela permet de découvrir des espèces qui sortent plutôt la nuit, comme un blaireau que nous croisons.

Guépard nocturne

Moss reçoit par radio une information de l’autre 4×4 du camp : il y aurait un guépard de sortie, mais à l’opposé de notre position par rapport au camp.

Il nous demande l’autorisation de conduire « vite », nous acceptons évidemment.

Mais c’est vraiment « vite » !

Nous sommes accrochés aux poignées, trimbalés au gré des dérapages dans le sable et les ornières. Moss avouera qu’il aime bien conduire vite. Sans blague ? 😉

Conduite de nuit

Nous rejoignions le second 4×4 à la recherche du guépard que nous parvenons à localiser dans le faisceau des projecteurs.

C’est l’un de nos animaux préférés, nous n’avions pas voulu aller en voir en semi-liberté dans des fermes en Namibie et espérions en voir dans la savane. Nous sommes récompensés.

guépard de nuit
Un guépard dans la nuit

Repas, feu de camp et nuit étoilée

Nous rentrons au camp pour prendre notre repas avec les managers, les guides et les quelques clients qui partent d’ailleurs demain. Tout le monde à la même table, comme un repas de famille, très sympa.

Nous apprenons alors que par un concours de circonstances nous auront le lodge à nous tous seuls jusqu’à notre départ !

Jamais nous n’avons eu l’opportunité de voir un ciel comme celui-ci, c’est étourdissant.


Après le diner, nous allons autour du feu. Là, nous remarquons à nouveau quelque chose qui nous a frappé lors de notre première nuit au Kalahari : la nuit étoilée.

Le ciel est si pur, l’air si sec, on a l’impression d’être projeté dans la Voie Lactée. Jamais nous n’avons eu l’opportunité de voir un ciel comme celui-ci, c’est étourdissant.

Nous en profitons pour pousser nos appareils et téléphones dans leur derniers retranchement pour tenter de saisir ce spectacle dans la limite, rapidement atteinte, de nos compétences de photographes. Et pas question de chercher un tuto sur internet, ici pas de Wifi et pas de réseau mobile.
Et c’est tant mieux car cela renforce encore plus la sensation d’être coupé du monde, hors du temps.

Nous discutons avec la manager qui nous montre les photos de ses enfants qu’elle ne voit que tous les 2 mois quand elle retourne chez elle. C’est certainement un paradis ici, mais avec un prix à payer pour tout le personnel du camp.

ciel étoilé dans le delta de l'Okavango
Un ciel étoilé exceptionnel

Nous retournons alors à nos tentes, accompagnés par un guide. En effet, de nuit, nous avons interdiction de nous déplacer seuls. Le lendemain, nous devrons également attendre qu’un guide vienne nous chercher.

Une nuit avec des « voisins » bruyants

La nuit, les buffles ont pour habitude de venir se coucher sous les tentes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas discrets ! Comme nous à dit Moss : « Un buffle, ça n’évite pas, ça pousse ».

Nous pouvons confirmer en les voyant à l’oeuvre, ils écrasent tout tant que ce n’est pas un arbre, et encore. Certains se donnent des coups de cornes. Le bruit résonne et ressemble à un coup de massue dans un mur creux.

Ajoutons les babouins qui semblent faire la fête au-dessus de nos têtes et la première nuit est animée.

Traque du rhinocéros

Le lendemain matin à l’aube, nous sommes prêts et attendons que l’on vienne nous chercher pour aller prendre le petit déjeuner.

Nous sortons notre pot de Nutella, un achat indispensable pour les enfants, et la manager nous demande ce que c’est. Ils ont de la Marmite anglaise (beurk !) mais ne connaissent pas le Nutella. Nous leur faisons goûter, ils aiment.
Si maintenant le Rra Dinare sert du Nutella au petit-déjeuner, c’est grace (ou à cause) de nous.

Moss nous demande quel animal nous souhaiterions voir.

Nous n’avons vu qu’un petit rhinocéros à Etosha, donc s’il peut en trouver un, ça nous intéresse.

Nous partons donc dans une zone où un mâle traîne de temps en temps.

Nos guides étudierons les traces, nous passerons au milieu de bosquets d’arbustes, descendrons dans le lit asséché d’une rivière, mais le rhinocéros nous échappera.

Tant pis, la traque était en elle-même passionnante.

Sur notre chemin nous avons croisé des éléphants.
Il est intéressant de noter que les éléphants de Chobe ne semblaient pas du tout indisposés par la présence des 4×4. Là, dés qu’ils nous aperçoivent, ils s’en vont. La densité de camps étant très faible dans la région, ils sont manifestement moins habitués à notre présence, et c’est tant mieux.

Une lionne, le ventre gonflé, digère à l’ombre des arbres alors qu’une autre, la gueule ensanglantée, surveille un zèbre qu’elles ont tué

Retour au lodge pour le déjeuner, nous sommes effectivement seuls avec les managers et les guides. C’est intimidant, nous sommes pas du tout habitués à avoir tout un hôtel à notre service. Après un peu de repos, nous repartons en safari.

Un festin de lionnes

Tout de suite, nous remarquons des vautours qui tournent dans le ciel. C’est signe de la présence d’une carcasse. Nous décidons de la chercher.

Et nous la trouvons au bord de la rivière.

Elle n’est pas seule.
Une lionne, le ventre gonflé, digère à l’ombre des arbres alors qu’une autre, la gueule ensanglantée, surveille un zèbre qu’elles ont tué.

Dans un arbre, une vingtaine de vautours attendent leur tour. C’est très impressionnant.

Moss pense que les lions viendront bientôt manger à leur tour avant que les hyènes ne débarquent également. Il nous propose d’aller voir d’autres paysages plus aquatiques et de revenir plus tard.

Nous allons voir des hippopotames. Au passage, nous profitons des paysages magnifiques formés par les méandres de la rivière.

Nous trouvons un troupeau de zèbres et finalement des hippos immergés, comme d’habitude, avec seulement les yeux et oreilles qui dépassent. C’est toujours un spectacle amusant de les voir apparaître et disparaître. L’un d’eux a la bonne idée de bailler face à l’appareil photo cette fois !

Nous retournons maintenant voir nos lionnes.

La situation n’a pas changé, pas de lion à l’horizon. Moss nous propose de nous éloigner un peu pour prendre notre collation et de rester ici jusqu’à la nuit tombée au cas où lions ou hyènes se montrent. Nous avons les yeux déjà bien remplis d’images d’animaux, ça ne nous dérange pas de rester ici tranquille.

Nous nous éloignons de quelques dizaines de mètres seulement quand nos guides dressent la table. Ils nous expliquent que les lionnes sont rassasiées et qu’elles ne seront donc pas dangereuses pour nous. Ok, mais on n’attend des lions et des hyènes ! C’est sans risques, ils seront attentifs nous disent-ils. Les enfants resteront dans la voiture, pas rassurés 😉

Nous nous rapprochons ensuite pour attendre le coucher de soleil. Les couleurs sont magnifiques avec le soleil qui se reflète dans la rivière.

Nous assistons à un curieux manège : un marabout s’approche, s’arrête, s’approche un peu plus, regarde ailleurs en donnant l’impression de ne pas être concerné du tout par la carcasse. Il fait un pas de trop et la lionne émet un grondement. Il a compris et n’en demandera pas plus.

Le soleil est couché, ni lions, ni hyènes ne se montreront. Mais la lionne a retrouvé de l’appétit et retourne manger. Nous sommes à côté d’elle et nous l’entendons faire craquer les os. Spectaculaire.

Nous retournons au lodge, plus calmement qu’hier, pour notre dernière nuit dans le delta.

Le lodge propose des balades en Mokoros, une pirogue en bois. Mais c’est la saison sèche et l’on nous explique que le manque d’eau fait que les animaux se concentrent plus aux mêmes endroits que pendant la saison humide, ce qui n’est pas prudent pour ce genre d’activité au milieu des hippos et des crocos. Tant pis.

ce ne sont pas des hyènes qui sortent, mais une, non deux, non trois, en fait six lionnes !


Au milieu des lionnes

Le lendemain nous prenons notre petit déjeuner en compagnie des buffles puis nous partons pour notre dernier safari du séjour.

Moss propose de retourner voir la carcasse du zèbre. Nous y allons et il reste… une côte… rien d’autre. Tout a été nettoyé pendant la nuit.

Nous repartons et apercevons un groupe de hyènes au loin. Elles sont en train de courir. Nous essayons de les rattraper mais elles partent au milieu des arbres. Nous essayons d’anticiper leur sortie, et ne faisons que les apercevoir. Moss pense savoir où elles vont et nous allons les attendre à la sortie des hautes herbes.

En effet, les herbes bougent. Mais ce ne sont pas des hyènes qui sortent, mais une, non deux, non trois, en fait six lionnes !

Elles passent tranquillement à côté de nous. L’une se couche même. C’est comme si l’on n’existait pas.

Nous demandons à Moss comment elles nous perçoivent. Il nous explique que les lions sont au sommet de la chaîne alimentaire et que donc ils n’ont peur de rien. En ce qui nous concerne, pour les lions, nous ne faisons qu’un avec la voiture. Et la voiture est quelque chose qui ne se mange pas et n’est pas dangereux, d’où leur désintérêt.
C’est d’ailleurs pour cela que les guides nous disent de ne pas nous lever à l’intérieur du 4×4, il ne s’agit pas que les animaux nous isole et réalisent qu’il y a quelque chose d’autre dans cet objet. Les plus intelligents, comme les léopards, pourraient alors sauter dans le 4×4. Ok, on ne bouge pas !

Nous nous demandons si elles chassent, mais Moss nous dit qu’elles n’ont manifestement pas faim cependant si une opportunité se présente, elles la saisiront.

Nous les suivons et constatons qu’elles ont repéré un troupeau de buffles. Nous les regardons approcher et se déployer, avec les commentaires de Moss.
Les lionnes les plus vieilles restent en retrait et surveillent les jeunes. Celles-ci s’approchent lentement, très lentement. Même trop car nous décollons à midi et devons rentrer.

Après le déjeuner nous repassons voir où elles en sont et elles n’ont pas bougé. Moss nous explique qu’elles sont très patientes et peuvent rester là jusqu’au soir.

Retour en (petit) avion

Nous allons jusqu’à l’aérodrome et attendons notre avion.

Il arrive et cette fois-ci c’est la taille XS : il y a cinq places, pilote compris.
Julie doit s’asseoir à côté du pilote et est morte de trouille à l’idée de toucher les commandes qui bougent devant elle.

Nous décollons pour Maun où nous prendrons un avion pour Johannesburg.

Pas question de visiter, nous dormirons juste dans un hôtel à côté de l’aéroport et décollerons le lendemain pour Vilanculos au Mozambique. C’est la fin du périple et nous allons nous reposer au bord de la plage.

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